Alice Munro – Rien que la vie
Traduit de l’anglais (Canada) par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso
Editions del’Olivier
Prix : 22 € -ISBN : 978-2823602388 – Parution : 2 octobre 2014 -320 pages

Une mère perd la trace de son enfant, un soldat saute du train qui le ramenait chez lui, une femme se lie avec un inconnu… Au fil de quatorze nouvelles, Alice Munro décrit, avec la grâce et la cruauté d’un «Tchékhov de notre temps», les lignes de force qui font basculer une vie.

Alice Munro, née en 1931 au Canada, s’est lancée dans l’écriture en 1968, après un bref passage à l’université. Son premier recueil de nouvelles, La Danse des ombres heureuses, a remporté le Governor’s General Literary Award, le plus prestigieux prix littéraire canadien. Elle a depuis publié une dizaine de livres, notamment Amies de ma jeunesse, Les Lunes de Jupiter, Un peu, beaucoup, pas du tout… L’une de ses nouvelles, «Loin d’elle», a été adaptée au cinéma par Sarah Polley en 2007. Candidate au prix Nobel de littérature en 2005, unanimement admirée par ses pairs (notamment Joyce Carol Oates, Cynthia Ozick et Richard Ford), lauréate du Man Booker International Prize 2009, Alice Munro est l’un des plus grands écrivains contemporains.

lice Munro - Rien que la vieEn quelques mots subtils, Alice Munro cerne les destins qui vacillent…
Les nouvelles – une quinzaine – qui composent Rien que la vie (titre moins teinté d’ironie que le Dear Life, «chère vie», de la version originale), recueil paru avant le Nobel, illustrent de façon exemplaire l’art subtil et si précis de Munro : un ancrage chronologique flou qui donne à ses histoires un parfum d’intemporalité et d’universalité, un petit monde fictionnel de gens ordinaires, maris, femmes, amants, enfants, ouvriers, pasteurs… Que Munro embrasse en quelques pages une existence tout entière… (Nathalie Crom – Télérama du 1er octobre 2014)

Munro (Alice) ayant annoncé, peu avant son 82e anniversaire, en 2013, qu’elle arrêtait d’écrire, ce recueil est vraisemblablement son dernier. C’est pour cela sans doute qu’elle lui a donné en anglais ce titre magnifique, Dear Life. Comme une lettre à la vie. Pas un adieu – on y chercherait en vain une once de pathos. Plutôt une missive faussement légère et pleine de non-dits, comme celle qu’on adresserait à une amie après des années de tumultueuse fréquentation…
Des divorces, des remariages, des retours au pays compliqués, des femmes, beaucoup de femmes, cherchant à fuir leur destin ou à échapper à un cauchemar conjugal… : des thèmes banals en apparence. Mais avec du mystère. Avec cette nature canadienne époustouflante qui vient toujours en contrepoint de paysages intérieurs abîmés ou fragiles. Avec une impressionnante économie de moyens… Bref, avec la grâce. (Florence Noiville – Le Monde du 30 octobre 2014)