Annette Hess – La Maison allemande
traduit par Stéphanie Lux
Editions Actes Sud
Prix : 23 € – ISBN : 978-2330126957 – Parution : 2 octobre 2019 – 400 pages

Ouvrage étonnant, ce roman, publié chez Actes Sud retrace les années 60 en RFA. Un récit qui nous remet dans un contexte où l’Allemagne tournait le dos résolument à son passé qu’elle ne voulait pas assumer. Un passé qui la submergeait de honte. A l’occasion d’un procès de criminels nazis, une jeune femme, traductrice de polonais va découvrir avec horreur tout le passé criminel de son pays. En toile de fond, les années 60, propices aux bouleversements sociétaux, lui offriront la possibilité d’une émancipation féminine. Ces grands procès, qui ont fait la une des journaux de l’époque, ont été instruits par des allemands à l’encontre de nazis.

Les questions soulevés dans ce roman par l’auteur, au-delà des atrocités reconnues, tendent à pointer du doigt que le régime nazi n’a pu fonctionner seul sans l’appui d’une grand e majorité d’allemands. Ceux-là mêmes, qui frappés d’amnésie à la fin de la guerre, ne voulaient plus rien entendre de leur passé, en tentant de se libérer du corset de la mauvaise conscience. Cet ouvrage est d’autant plus rare que peu de récits reviennent sur ces années de plomb où l’Allemagne se retrouvait face à ses propres démons. Mais les a-t-elle totalement exorcisé ?