Après son très gros succès un Jour et Pourquoi pas, David Nicholls nous revient dans une très belle tragi-comédie, Nous, publiée aux Editions BELFOND. Une belle histoire des plus réalistes à découvrir. Ecoutez cet entretien passionnant et/ou lisez des extraits de sa traduction.

« Nous » de David Nicholls
Traduit par Valérie Bourgeois
EDITIONS BELFOND
Prix : 22 € – ISBN : 978-2-714-45949-7 – Parution : 16 avril 2015 – 477 pages

Paris, Amsterdam, Munich, Vérone, Venise, Florence, Rome, Naples. Le Louvre, le musée Van-Gogh, la place Saint-Marc. Terrasses ensoleillées, trattorias bondées : l’été s’annonce chargé pour les Petersen. Douglas, le père, est extatique. Connie, la mère, est plus mesurée. Pour Albie, leur fils de dix-sept ans, c’est carrément l’enfer. Et pour tous, c’est peut-être l’occasion d’un nouveau départ. Douglas le sait, c’est sa dernière chance de prouver que derrière le biochimiste coincé se cache un mari attentionné et un père superfun. Connie, elle, va devoir affronter le souvenir de celle qu’elle était, cette étudiante en art qui sillonnait l’Europe en quête de folles expériences. Et celle qu’elle est devenue, une épouse rangée qui voudrait bien passer à autre chose. Quant à Albie, grand photographe en herbe, entre fugues et passion amoureuse, arrivera-t-il à renouer avec son père et à voler enfin de ses propres ailes ? Crise de la cinquantaine, crise de couple, crise d’adolescence : Nous, c’est vous.

David Nicholls - NousDAVID NICHOLLS

LecturamaPourquoi un tel roman ?
David NichollsJe voulais écrire quelque chose de complètement différent par rapport à mon premier livre un jour qui est davantage ancré dans la rencontre d’un couple, de son amour

L – Que voulez-vous exprimer à travers cet ouvrage ?
D. Nce qui me semblait intéressant ici était de montrer une histoire d’un couple installé qui se connait bien mais dont le temps transforme leur relation. Je ne voulais pas écrire un roman pessimiste mais réaliste. Je voulais également parler de l’Europe et du voyage. Comment le voyage changeait nos relations dans le couple également.

L – Quel est le résumé de cette histoire ?
D.N. –
C’est l’histoire d’un couple qui doit entreprendre un voyage en Europe avec leur fils. La femme, juste avant de partir, signifie à son mari qu’elle a désormais envie de vivre autre chose de sa vie. Elle mettra un terme à leur couple à leur retour de vacances. C’est en fait une comédie mais qui s’avère douloureuse et triste.

L – Avez-vous été le témoin de ce genre de situation susceptible de vous influencer pour écrire cette histoire ?
D.N. – Oh non ! Cela est très loin de ma vie personnelle et aucun de mes amis a eu à subir ce type de mésaventures. Enfin je ne l’espère pas ! (rires). J’ai plutôt eu des témoignages de femmes me disant : « je me suis marié à Douglas ! ». Ce sont là des personnages qui sont reconnaissables : Douglas, un scientifique ou encore son fils, Albie un jeune adolescent.

L – Sont-ils des archétypes
D.N.
Oui je suppose. Douglas ne dit pas ce qu’il pense, ne sait pas comment exprimer son amour. Connie, sa femme s’exprime, est populaire et sociable. Albie a plutôt une humeur changeante et est agressif envers son père. Je voulais écrire sur la famille.

L – Croyez-vous à la crise de la cinquantaine dans un couple ?
D.N. Quand un couple élève ses enfants, cette activité devient leur activité principale et quand les enfants quittent la maison, le couple doit se redécouvrir. Quand j’étais enfant, mon âge actuel me semblait vieux, maintenant que j’ai cet âge cela me semble encore jeune. Et je pourrais dire pour répondre à cette question par l’affirmative.

L – Ce qui est étonnant c’est la dérision de Douglas à son propre égard. Comment avez-vous imaginé ce personnage ?

D.N. – Je voulais créer un personnage peu conventionnel qui ne s’exprime pas comme Connie qui est extravertie. Douglas n’est pas ennuyeux, il est agréable et drôle n’hésitant pas à se moquer de lui-même.

L – Pensez-vous quand l’amour s’en va, il est difficile de le reconquérir ?
D.N. –
Oui je le pense. Je ne veux pas déflorer la fin du livre mais les études montrent que cela peut être catastrophique. Spécialement pour Douglas qui, avant de connaître Connie, connaissait la solitude. Et soudain, il comprend qu’il peut tout perdre.

L – Vous décrivez ce désir de vivre seul quand l’amour n’est plus là et que les enfants sont partis ? Qu’en pensez-vous ?
D.N. –
Je pense que c’est normal. Il s’agit là d’un sentiment naturel. On a dit que mon livre était un roman contre le mariage. Mais c’est faux car il s’agit d’écrire sur la vie d’un couple.  

L – Ce qui étonnant est d’avoir créé des paragraphes avec à chaque fois un titre spécifique. Ce qui est inhabituel. Pourquoi ?
D.N. –
Il y a 180 paragraphes qui décrivent autant de mouvements. Je voulais décrire ce voyage en créant des épisodes comme un feuilleton. On n’est pas loin des scénarios que je connais bien.

 

L – Avez-vous été approché pour adapter l’un de vos romans sur grand écran ?
D.N. –
Ce roman est mon 4e. Deux ont été adaptés en film. Celui-ci est en cours de discussion. Mais celui-ci risque d’être compliqué de créer un film de 2h30. Peut-être pour la télévision et adapté par quelqu’un d’autre que moi.

Quel sera le sujet de votre prochain roman ?
D.N. –
Je n’en ai aucune idée. Je ne suis pas de ceux qui ont des manuscrits tout prêts dans leur tiroir.